Frappée de plein fouet par le
post de Frenchmat du 20 septembre dernier, j'en suis venue à songer au passé, lorsqu'au détour d'une pérégrination hasardeuse, une de mes premières en fait, j'avais croisé un soir une gitane. Celle-ci, par amitié, me fit don de sa traduction personnelle quant aux lignes de ma petite main...
C'était un soir d'été, un soir d'orage si je me souviens bien. Elle prit ma main et s'écria:
"Mon Dieu !..."Je la retirai aussitôt, perplexe, un peu gênée aussi; mais elle la reprit, et reprit:
"Jamais je n'ai vu tant de lignes, c'est extraordinaire..."Merci...
"...et qui se recoupent ?!"Elle en est restée baba un moment, puis elle m'a dit que j'aurais un boulot alimentaire, des gosses et puis voilà, elle m'a planté là. Sans m'expliquer le comment du pourquoi; sans me dire ce que signifiait ce méli-mélo de lignes de vie, de coeur et de chance qui défigure ma paume... Parce qu'il est là, le hic, maintenant: comment regarder mes mains sans me poser, infailliblement, la question ? Quest-ce que cela signifie ? Que ne m'a-t-elle pas dit ?
Bien sûr, les hypothèses fleurissent: peut-être, me dis-je parfois, que je ferai plein de rencontres passionnantes (pour la ligne de coeur, ça va, ça promet); ou bien qu'il m'arrivera tout un tas d'évènements marquants au cours de ma petite existence minuscule à l'échelle de l'Univers (m'enfin, pour l'instant, c'est plutôt plat comme période, le démarrage tarde à venir, b...). Ou bien que l'interprétation recommence à chaque croisement, et alors là on n'a pas fini... Et puis au fond, si une vie mouvementée signifie des tas d'accidents, je préfère ne pas le savoir; après tout je ne vais pas me pourrir la vie avec un truc qui ne dépend pas de moi.
Conclusion: le destin, finalement, ça sert à rien de s'en préoccuper si on ne peut rien y changer. Ou alors si on peut le changer, le concept de destin devient tout à coup très flou et tout à fait inutile, on peut donc s'en passer... Dans tous les cas, je n'ai pas très envie d'en entendre parler. Au diable les chiromanciennes donc, et les lignes de vie fourchues... Les garces elle finiraient par me donner envie de me couper les mains !
Mir'
(photo de trekearth.com)