• La chaise... La fête de la musique; c'est une date qui devient presque sacrée pour moi. En fait, depuis l'an dernier seulement, j'ai conscience qu'elle existe, et j'en profite... pour en profiter. Cette fois-ci, après quelques longues séances proprement extatiques (pour le moins), d'un trio de modern jazz au fond d'un bar à un petit van tout sale qui balançait une techno bizarroïde, passant par divers états de transe ou de danses quasi - chamaniques, je me suis retrouvée avec quelques compagnons à errer vers 4 heures du mat' sur la place devant l'Hôtel de Ville avec sur les bras une chaise pliante de bois et de toile. Pourquoi ? Je ne sais pas trop; sans doute, dans notre esprit embrumé, nous avait-elle fait pitié, égarée là toute seule, sens - dessus- dessous au milieu de la place... Pouvait-elle deviner qu'elle deviendrait l'objet de nos jeux et de nos fantasmes ? Je revois encore l'un de nous assis dessus dans une ruelle, comme un réalisateur au coeur d'un tournage, à distribuer des indications scéniques des plus fantaisistes... Quoiqu'il en soit, après une série de longues errances entrecoupées de petites bacchanales, je m'en suis retournée vers ma petite chambre sinistre, marchant seule pour une petite heure à travers la ville noire et déserte sur les coups de 5 heures du matin. J'avais, je l'avoue honteusement, laissé la pauvre chaise aux soins d'autres amis; que serait-elle devenue chez moi, de toute façon, loin de son hypothétique terrasse et de ses soeurs, que d'indignes noctambules avaient dû disperser ?

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