Oui, comme je le disais la dernière fois, il y a beaucoup à dire (et à faire, cela s'entend; sinon, quel intérêt ?). Je ne cesse d'entendre parler sur mon vieux poste (pas un poste à galène, mais pas loin; enfin, il fonctionne, c'est le principal...) de ces fameuses propositions de loi(s)...
Surgissant du plus profond d'un ministère par le truchement d'hommes politiques ultra-médiatisés, et généralement issues de l'esprit fécond de rédacteurs beaucoup moins connus mais qui n'en pensent pas moins, elles déchaînent les passions autour de questions "d'actualité"; c'est à dire qu'elles brandissent comme un flambeau la misère sociale, la violence et les sujets qui touchent tout le monde de près pour, en réalité, travailler à la réputation de ceux dont elle porte le nom plus qu'à quoi que ce soit d'autre. Beau travail. Et puis ensuite, voilà qu'on les soumet (ces projets) à nos chers (vieux ?) députés, qui réfléchissent et se décident; et si par grand hasard, la populace (la rue, encore elle !!!) se mêle d'intervenir et de manifester, si elle refuse de retourner dans ses foyers et bloque (enfin, quand elle y pense...) des points stratégiques, alors on doit bien admettre qu'il y a un léger souçi. Non, franchement, c'est magnifique, vous ne trouvez pas ?
Hé bien pardonnez-moi de m'inscrire en faux, mais il me semble que nous sommes obligés de dépenser pas mal d'énergie pour les faire valoir, nos fameux droits de citoyens. Une énergie qui serait bien mieux ailleurs, et sur les bancs des facs pour commencer. Et si, au lieu de tout ça, on revenait à l'ancien système ?
Bah oui, pour ma part, je repense avec nostalgie à cette "glorieuse" époque où les représentants du Tiers-Etat faisaient parvenir leurs doléances à qui de droit, par l'intermédiaire de députés qui mettaient toutes ces idées en forme pour en faire un texte lisible et cohérent dans l'ensemble. Oh, ce n'était sûrement pas un système parfait; mais la solution, au moins venait au moins de temps en temps de ceux que les problèmes concernent, et pas de ceux qui se demandent, de loin, comment faire taire l'insoutenable raffut des manifestations. "S'ils n'ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche"; s'ils n'ont pas de contrat de travail potable, qu'ils se contentent d'un CPE/CNE... Ok, c'était facile et on pourrait chipoter sur le sens, mais c'était trop tentant...
Alors bon, sans forcément en revenir aux sans-culottes, il serait sans doute envisageable de changer le sens du système; que les solutions qui nous concernent viennent un peu de nous et non à nous, cela me semble potentiellement efficace, et vraiment beaucoup plus logique. Demandons aux agents de proximité, aux éducateurs et aux assistantes sociales ce qu'ils (ou elles) en pensent, tiens. Je suis sûre qu'ils ont leur mot à dire là-dessus...
P.S. : et si, au lieu de vouloir les nettoyer à sec ou sous pression, on faisait circuler des cahiers de doléances dans les banlieues et les cités, qu'on sache un peu (mieux) ce qui ne va pas, selon ceux qui y vivent ?